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L’Oréal

L’Oréal-Bettencourt-Nestlé : l’heure de vérité approche. A compter du 29 avril 2014, Nestlé est libre de vendre ou de conserver sa participation (29,3%) dans L’Oréal, le droit de préemption le liant à la famille Bettencourt (30,5%) arrivant à échéance. A la faveur de la publication des résultats annuels de L’Oréal, lundi 10 février après la clôture, et de Nestlé, jeudi 13 février, les deux parties pourraient clarifier la situation, mettant fin à des années de spéculation sur le contrôle de ce fer de lance de l’industrie française.

Fin août, le président du groupe suisse, Peter Brabeck, déclarait que toutes les options étaient ouvertes au sujet de cet actif, qu’il a par le passé alternativement considéré comme financier ou stratégique. A la mi-janvier, dans une interview au quotidien Le Monde, le président du n°1 mondial des cosmétiques, Jean-Paul Agon, se disait prêt, de son côté, à toutes les éventualités avec Nestlé et indiquait qu’un éventuel rachat de sa participation serait positif pour les actionnaires. « Ce serait une bonne opération : il y aurait une « relution ». Ces actions pourraient être annulées, et la valeur de chaque action de L’Oréal se trouverait ainsi augmentée ». Le groupe en a les moyens : il s’est désendetté, dégage une marge brute d’autofinancement de près de 4 milliards et peut monétiser ses 8,91% dans Sanofi, valorisés 8,3 milliards.

L’enjeu financier est de taille : au cours actuel de l’Oréal (123,50 euros, en hausse de 38,8% sur 3 ans et de 121,5% sur 5 ans), la participation de Nestlé s’élève à 21,7 milliards d’euros. En tout état de cause, le scénario du statu quo semble le moins probable. Nestlé a décidé qu’il ne prolongerait pas le droit de préemption qui le lie à la famille Bettencourt, via la société Téthys (qui détient les actions en pleine propriété ou en usufruit), expliquant que ce droit avait été synonyme de « perte de valeur dans le passé ». Au surplus, le pacte d’actionnaires empêche toute prise de contrôle de L’Oréal du vivant de Liliane Bettencourt et durant un délai de six mois après son décès. Selon des informations rapportées samedi par l’agence Reuters, Nestlé étudierait les voies d’une réduction de sa participation et en aurait informé L’Oréal, mais sans aucune précision sur le calendrier de ce désengagement.

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