OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. A l’exception des grandes manœuvres de l’Etat (option d’achat des 20% d’Alstom, cession de 3,1% du capital de GDF Suez) et de l’OPRA de FDL, la semaine a été relativement calme. Le calendrier de plusieurs offres a toutefois été précisé (ERMO, Groupe Steria, Bull, Tour Eiffel) et l’épilogue est proche pour Club Méditerranée. Sans oublier la proposition de loi du sénateur Marini pour protéger les intérêts des actionnaires minoritaires.
Les nouvelles offres
Alstom : l’Etat a conclu ses discussions avec Bouygues. Pendant une période de 20 mois, l’Etat dispose d’une option d’achat d’un maximum de 20% du capital détenu par Bouygues au prix du marché assorti d’une décote usuelle, sous réserve que ce prix soit supérieur ou égal à l’équivalent d’un prix théorique de 35 euros ajusté. Au terme de ces 20 mois et pendant huit jours de Bourse, l’achat pourra se faire au prix du marché assorti d’une décote usuelle, pour un maximum de 15% du capital d’Alstom.
Foncière Développement Logements lance une OPRA. Cette filiale de la Foncière des Régions s’engage à acquérir au maximum 2,62% du capital au prix de 7,85 € par action. Ce prix fait ressortir une prime de 27,3 % par rapport à l’actif net réévalué triple net EPRA au 31 décembre 2013 pro forma, retraité de la distribution au titre du résultat 2013. Il fait apparaître une prime de 86,9% sur le dernier cours et de 75,8% sur la moyenne des 3 mois précédents (retraités de la distribution exceptionnelle liée à la cession d’Immeo et de la distribution au titre de l’exercice 2013).
GDF Suez : l’Etat a cédé 3,1% du capital pour 1,5 milliard d’euros. L’Etat a saisi l’opportunité offerte par la loi visant à reconquérir l’économie réelle qui permet de substituer à l’obligation de détention par l’Etat du tiers du capital de GDF Suez une obligation de détention du tiers des droits de vote. L’acquisition par l’Etat de droits de vote double deux ans après l’entrée en vigueur de cette loi lui permet de respecter ce seuil auquel la loi lui permet par ailleurs de déroger temporairement. Le produit de cession pourra être utilisé pour financer la montée de l’Etat au capital d’Alstom.
Les opérations en cours
Club Méditerranée : clarification attendue lundi 30 juin. L’homme d’affaires italien Andrea Bonomi a jusqu’à demain 18 heures pour déposer un contre-projet à l’offre de Gallion Invest (Fosun-Ardian) ou y renoncer pendant une période de six mois. « Hier soir, le mystère restait entier sur ses intentions », indique Le Journal du Dimanche. « Il doit mobiliser un financement lourd sur un temps très court. S’il dépose une offre, Ardian et Fosun devront la contrer. S’il y renonce, il risque de continuer à jouer les empêcheurs de tourner en rond », résume un bon connaisseur du dossier interrogé par le JDD.
Ermo : l’OPA simplifiée d’INglass sera ouverte jusqu’au 10 juillet inclus. L’OPA simplifiée de cette société de droit italien est libellée au prix unitaire de 13,56 €, soit un prix identique à celui payé pour l’acquisition, le 6 juin, de 83,25% du capital d’Ermo (Etudes Réalisations Moules et Outillages). Ce prix fait ressortir une prime de 32% sur le dernier cours de négociation précédant l’annonce et de 25% sur la moyenne pondérée des 60 dernières séances.
Groupe Steria : l’OPE de Sopra Group sera ouverte du 26 juin 2014 et sa date de clôture sera arrêtée après l’obtention par l’initiateur de l’autorisation de la Commission Européenne au titre du contrôle des concentrations. L’OPE est lancéeà raison de 1 action nouvelle Sopra à émettre (jouissance 1er janvier 2014) pour 4 actions Groupe Steria présentées (coupon détaché). Soit une prime de 36,8% sur les cours avant l’annonce du projet et de 42,9% sur la moyenne des 3 mois précédents.
Bull : l’OPA d’Atos sera ouverte jusqu’au 31 juillet inclus. L’OPA est lancée au prix de 4,90 € par action et de 5,55 € par Océan (coupon attaché). Ces prix font ressortir des primes respectives de 22,2% et de 30% sur les derniers cours avant l’annonce de l’opération. Atos ne donnera pas suite à son offre s’il ne détient pas au moins 50% du capital, plus une action. Crescendo Industries et Pothar Investments, qui détiennent 24,17% de Bull, se sont engagés à apporter la totalité de leurs titres.
Tour Eiffel : l’OPA de la SMABTP préférée à celle d’Eurobail. Après en avoir délibéré, le conseil d’administration considère à l’unanimité que l’offre émise par la société d’assurance mutuelle au prix de 58 euros par action est dans le meilleur intérêt de la société, de ses actionnaires et de ses salariés. Le conseil d’administration confirme qu’il ne demandera pas l’exercice des 600.000 bons de souscription d’actions et décide à l’unanimité d’apporter les 72.594 actions auto-détenues.
Les résultats
Ciments Français : Italcementi dépasse les 90%. Avant la fin de son OPA simplifiée au prix de 79,50 euros par action, la maison mère italienne a déjà porté son contrôle à 90,25% du capital et 94,51% des droits de vote. Le prix offert représente une prime de 23,6% sur le cours du 5 mars, veille de l’annonce de l’offre, et un bonus de 35,7% sur la moyenne des 3 mois précédents.
La proposition de loi
Cessions d’actifs essentiels : une réforme du droit boursier est nécessaire. Après la cession de SFR par Vivendi, puis la vente des principaux actifs d’Alstom à General Electric, « il est urgent d’adapter la protection des minoritaires à l’évolution des pratiques d’acquisition », affirmait cette semaine Colette Neuville, présidente de l’Adam, dans un entretien à L’Agefi.
Philippe Marini, sénateur de l’Oise, a ainsi déposé une proposition de loi qui contraint l’acquéreur du « principal des actifs » d’une société cotée à déposer une offre publique sur le capital. Elle reprend une vision traditionnelle du droit boursier consistant à offrir une « porte de sortie » aux minoritaires lorsqu’une opération conduit à bouleverser l’équilibre économique ou actionnarial d’une entreprise.
L’article unique renvoie au règlement général de l’AMF le soin de préciser ce qu’il faut entendre par le « principal » des actifs, étant entendu que le principal ne saurait être inférieur à 50% des actifs de la société. « Tout comme au Royaume-Uni, des critères, éventuellement cumulatifs, pourront être utilisés : part du chiffre d’affaires au sein de la société ; part de l’Ebitda ; valeur comptable ; etc. Au total, il appartiendra à l’AMF de se forger une doctrine en la matière au regard des cas qui lui seront soumis ».
L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un excellent week-end.
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