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L’offre publique d’achat, un thème toujours porteur

L’offre publique d’achat, un thème toujours porteur. Avec 42 opérations financières, dont 24 sous la forme d’une OPA, 2014 apparaît comme un bon millésime. Et ce d’autant que, à la différence des années précédentes, nombre de valeurs d’envergure sont désormais concernées, à l’image de Lafarge, Havas, Ciments Français, Bourbon, Boursorama, voire Club Méditerranée.

Aucun secteur n’échappe au mouvement de concentration, dicté par la recherche de la taille critique ou de nouveaux relais de croissance sur des marchés ultra-compétitifs. Néanmoins, au fil des ans, les services informatiques au sens large (Systar, Steria, Systran, Bull, Cameleon Software, Visiodent, O2i, Generix) et l’immobilier (FDL, SIIC de Paris, Tour Eiffel, Orosdi, CFI) restent des terrains particulièrement fertiles.

A l’heure où les conditions de financement sont attractives, avec un rendement de l’OAT à dix ans à seulement 0,5%, l’OPE s’avère plutôt l’exception (Lafarge, Steria, O2i, Havas). Et, fait relativement nouveau, on assiste aujourd’hui à des offres inamicales, qui donnent lieu à de belles batailles d’enchères, comme on l’a vu sur Tour Eiffel entre Eurobail et la SMABTP et sur le Club Méditerranée entre le chinois Fosun et l’italien Andrea Bonomi. Pour le plus grand profit des actionnaires. A 24,60 euros l’action du Club, le gain a atteint 77,6% sur le dernier cours avant la toute première annonce.

A cet égard, les minoritaires peuvent se satisfaire des primes accordées, puisqu’elles s’élèvent en moyenne à près de 38% par rapport aux cours précédant l’annonce de l’opération et à 40% sur la moyenne des 3 derniers mois, avec évidemment d’importantes disparités. Au palmarès des plus beaux bonus, on trouve l’OPA du coréen CSLI sur l’éditeur de logiciels de traduction Systran, avec une prime instantanée de 208% ! Autrement dit, ceux qui ont acquis le titre peu de temps avant l’annonce de l’offre ont tout simplement triplé leur mise.

A l’inverse, l’OPA de Soluni, holding de la famille Dmitrieff, sur CNIM a fait ressortir une décote instantanée. Quant à l’offre avortée de Technip sur CGG, elle ne restera pas non plus dans les annales boursières. En décidant de renoncer à son OPA au prix de 8,3 euros par action, le groupe parapétrolier a plombé l’action CGG, qui est revenu désormais vers ses plus bas niveaux, à 5 euros. D’où l’intérêt de mesurer au départ les chances de réussite d’une opération, notamment lorsqu’un des actionnaires de référence s’appelle… l’Etat.

L’année 2014 a connu également son lot d’offres publiques de rachat d’actions (OPRA). Homair Vacances, Cottin Frères, Foncière Développement Logements et Generix ont proposé cette formule pour distribuer leur trésorerie excédentaire, avec des primes comprises entre 13% et 87%. Alstom procèdera d’ailleurs à l’identique en 2015 pour redistribuer à ses actionnaires une partie du produit de cession des activités Energie.

Enfin, après la vente de SFR par Vivendi, des voix se sont élevées pour demander une réforme du droit boursier. En effet, l’acquisition de plus de 30% du capital d’une société cotée oblige à lancer une OPA sur l’ensemble du capital. En revanche, l’achat d’actifs représentant plus de 50% de la valeur de la même société n’emporte aucune obligation vis-à-vis des actionnaires. Le sénateur Philippe Marini a donc déposé une proposition de loi visant à rendre obligatoire le dépôt d’une offre publique en cas d’acquisition de l’essentiel de l’activité d’une entreprise. Une initiative bienvenue à l’heure où le cycle de fusions & acquisitions n’en est – sans doute – qu’à ses débuts.

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