Auto Escape se dirige vers la sortie. Six ans après avoir été introduit sur Alternext, Auto Escape s’apprête à quitter la cote. Son holding de contrôle, Auto Escape Group (ex Miromesnil Gestion, contrôlé par le FCPR Montefiore Investment II), a déposé, de concert avec Bruno Couly (PDG) et Jean-Christophe Brun (DAF), un projet d’offre publique de retrait assortie d’un retrait obligatoire. Le 25 février 2013, Auto Escape Group a en effet acquis un bloc auprès de la société Halisol, représentant 5,57% des actions. Cette opération lui a permis de porter son contrôle à 94,74% du capital (96,25% avec le concert) et 96,28% des droits de vote (respectivement 97,92%).
Auto Escape Group s’engage donc à acquérir le solde des actions restant dans le public (3,57% du capital) au prix du bloc, soit 4,30 euros par action. Ce prix fait ressortir une prime de 25% sur le dernier cours coté avant l’annonce et de 46% sur la moyenne pondérée des 3 derniers mois. Mieux, par rapport au prix de l’offre contractuelle d’achat volontaire (2,80 euros), lancée en avril 2012, la prime s’élève à 53,6%. En revanche, par rapport au prix d’introduction sur Alternext (5,53 euros), en janvier 2007, la décote n’est pas négligeable : 22,2%.
Selon le calendrier indicatif et sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 6 au 17 mai, prélude au retrait obligatoire et à la radiation des titres. En attendant, le cabinet Ledouble, agissant en qualité d’expert indépendant, estime que le prix est équitable d’un point de vue financier pour l’actionnaire minoritaire.
Auto Escape a été créée en 1999 par Roland et Carine Coupat (elle s’appelait alors Escape Voyages). Son activité est de proposer aux particuliers un service de location clé en main dans le monde entier, en négociant les meilleurs tarifs auprès des loueurs internationaux. Elle fonctionne comme une centrale de réservation, avec un centre d’appel et des sites Internet dédiés par pays, mais ne possède pas de flottes de véhicules. Son modèle s’apparente ainsi à celui d’une entreprise « low cost ».
En 2005, la société est rachetée par le biais d’un LBO (c’est-à-dire une opération financée par de la dette) mené par l’actuel PDG, avec un tour de table qui comprend Viveris Management et OFI Private Equity, lesquels vendront ensuite leurs titres à Miromesnil Gestion. L’offre de services est alors élargie et le développement international se poursuit, avec, en point d’orgue, l’introduction, le 2 février 2007.
Aujourd’hui, Auto Escape Group estime que la cotation n’est plus justifiée, eu égard à la faiblesse du flottant et aux coûts induits par Alternext. Au surplus, le financement de la croissance a été réalisé par autofinancement et endettement bancaire, comme le précise Bruno Couly. « La Bourse ne nous a donc pas aidés à financer le développement du groupe et la volatilité des marchés engendrée par le contexte économique actuel ne le permettra sans doute pas dans les années à venir ».
G.B.
© Médiange. Tous droits réservés.
Les plus commentés