La famille Hériard Dubreuil lance une OPA sur Oeneo. Pour les actionnaires minoritaires d’Oeneo, Andromède n’a rien d’une légende. Cet holding de la famille Hériard Dubreuil, qui contrôle Rémy Cointreau via Orpar, vient en effet de déposer une OPA amicale sur leur société, spécialisée dans la fabrication de tonneaux et de bouchons (ex-Sabaté Diosos). Déjà détenteur de 37,92% du capital (hors autocontrôle de 0,43%), il souhaite racheter la totalité des titres détenus aux mains du public (49,2%), d’Amiral Gestion (7,35%) et d’Amplegest (5,1%).
Andromède propose d’acquérir chaque action Oeneo au prix de 3,20 euros. Ce prix fait ressortir une prime de 17,2% sur le dernier cours avant l’annonce et de 21,9% sur la moyenne pondérée des 3 derniers mois. De même, il propose 97,31 euros pour chaque obligation remboursable en action (ORA). Ce prix extériorise une prime de 25,6% sur le dernier cours et de 29,6% sur la moyenne des 3 derniers mois. Sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 4 juin au 8 juillet. Elle sera suivie, le cas échéant, d’une procédure de retrait obligatoire.
Oeneo est le nom adopté par Sabaté Diosos en 2003. Sabaté, active dans le bouchage, est entrée en Bourse en 1995, alors que Diosos, leader dans les fûts de chêne, issu du rapprochement entre Seguin Moreau et Radoux, s’est introduite en 1998. En 2001, les deux sociétés se sont unies à la faveur d’une OPE, qui a permis au passage à la famille Hériard Dubreuil de devenir actionnaire de référence du nouvel ensemble.
Après avoir connu de sérieuses difficultés (fiabilité dans le bouchage, retournement du marché de la tonnellerie), Oeneo a mené une restructuration industrielle qui s’est traduite notamment par un recentrage sur les bouchons technologiques (le bouchon Diam), un repositionnement des marques et un plan d’économies. La contrainte de l’endettement s’est aussi desserrée, grâce à deux augmentations de capital (2003, 2005) et un emprunt obligataire (2009), opérations suivies par Andromède.
Le 30 avril dernier, Oeneo a confirmé son redressement et son désendettement. Le groupe anticipe, avant audit, un résultat opérationnel courant légèrement supérieur à 20 millions d’euros sur l’exercice 2012-2013 (contre 19 millions à données comparables en 2011-2012). Le niveau d’endettement net devrait être proche de 8 millions à la clôture de l’exercice (à comparer à 12,1 millions au 31 mars 2012).
Pour la famille Hériard Dubreuil, cette prise de contrôle s’inscrit dans une logique patrimoniale de long terme. Oeneo doit réaliser des investissements significatifs et anticiper la tombée dans le domaine public en 2020 du brevet relatif à la technologie Diamant. Ce qui pourrait accroître la pression sur les marges. Selon elle, « de tels investissements offrent des objectifs de retour sur investissement à moyen ou long terme, qui l’emportent sur des objectifs de rentabilité à court terme ».
G.B.
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