Supra, une OPR avant la sortie. Supra va quitter la « chaleur » de la cote. Après avoir acquis un bloc de 9,1% auprès de la Financière de l’Echiquier, son holding de tête – Supra Holding le bien nommé -, contrôlé par un FCPR de Perceva, détient désormais 95,53% du capital du fabricant d’appareils de chauffage. Un projet d’offre publique de retrait, suivie d’un retrait obligatoire, a donc été déposé au prix de 3,67 euros par action. L’initiateur souhaite réduire les coûts et simplifier le fonctionnement de la société.
Ce prix fait ressortir une prime de 7,3% sur le dernier cours avant l’annonce et une décote de 12,4% sur la moyenne pondérée des quatre derniers mois. Il dépasse légèrement le prix de l’augmentation de capital de novembre 2012 (3,50 euros), mais reste très inférieur au prix de la dernière OPA de décembre 2011 (10,88 euros non ajusté), opération qui avait permis à Supra Holding de porter son contrôle à 83,95 %. A ce prix, la société est valorisée 11,3 millions d’euros.
Spécialisée dans les appareils de chauffage, Supra est le 2ème acteur de son marché derrière Invicta et devant Godin. La société commercialise ses produits sous les marques Supra, Richard Le Droff et World Kamin (à l’export). Elle s’adresse essentiellement à des professionnels, qui assurent eux-mêmes la distribution et l’installation des produits auprès des clients finaux.
Si le marché du chauffage électrique reste bien orienté, tel n’est pas le cas de celui du chauffage au bois. Après une forte croissance jusqu’en 2008, grâce aux poêles à bois et aux inserts, le marché s’est stabilisé, avant de se retourner en 2011 et 2012. Les raisons ? Les effets de la crise, les hivers doux et la baisse du crédit d’impôt. Les objectifs du Grenelle de l’environnement (3 millions de nouveaux foyers équipés d’ici 2020) et une phase de renouvellement devraient jouer positivement à terme.
Entre 2009 et 2011, le chiffre d’affaires a accusé une forte baisse (-28%) en raison de l’inadéquation de l’offre aux attentes du marché. Avec la dégradation des résultats, les capitaux propres sont devenus négatifs au 31 mars et au 30 septembre 2012, s’élevant respectivement à -0,5 et -4,5 millions d’euros. Supra a donc procédé à un « coup d’accordéon » en novembre 2012. Peu de temps avant, elle a conclu un accord de conciliation avec ses banques lui permettant de transformer sa dette en emprunt à moyen terme à échéance décembre 2016.
G.B.
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