En 2020, 29 transactions ont été empêchées par les autorités de concurrence dans le monde, soit 11 de moins qu’en 2019, selon le rapport du cabinet Allen & Overy sur les tendances globales en matière de contrôle des concentrations. La baisse du nombre de transactions interdites ou abandonnées au cours de l’année 2020 ne permet pas de conclure à une remise en question de la sévérité des autorités par rapport aux années précédentes. En effet, ce constat est principalement dû à la baisse du nombre total de deals générée par la pandémie, et non à un changement de doctrine des autorités, qui continuent de vouloir encadrer plus strictement ces transactions dans la continuité de la décennie précédente, comme le révèle le rapport « Global Trends in Merger Control Enforcement » publié par Allen & Overy reposant sur l’analyse de 26 juridictions dans le monde. En résumé :
- 9 fusions ont été interdites et 20 ont été abandonnées, soit une baisse de 28% par rapport à 2019. Cette baisse s’explique par le contexte économique lié à la pandémie et non par un changement de doctrine des autorités.
- 53 millions d’euros d’amendes ont été infligées, soit près de 92 millions d’euros de moins qu’en 2019.
- Les secteurs les plus touchés sont les sciences de la vie (22%) ainsi que les biens de consommation et la vente au détail (20%). Le secteur des transports, qui ne représentait que 2% du total des deals M&A en 2020, représentait pourtant 9% des interventions antitrusts. Le secteur du numérique, quant à lui, a été particulièrement ciblé par les autorités de concurrence qui ont mis en place de nouvelles réglementations.
- Les États-Unis et le Royaume-Uni ont chacun empêché 7 transactions en 2020, la France seulement 3, dont sa première décision d’interdiction dans l’acquisition de Casino par Leclerc et Soditroy.
- 137 opérations ont fait l’objet de mesures correctives, qu’elles soient structurelles, comportementales ou hybrides, soit seulement 6 de moins qu’en 2019.
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