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La Commission européenne abaisse nettement ses prévisions de croissance pour 2019

La Commission européenne abaisse nettement ses prévisions de croissance pour 2019. L’économie européenne devrait enregistrer sa 7e année consécutive de croissance en 2019, une progression étant attendue dans tous les États membres, prévoit Bruxelles. Le rythme de la croissance devrait globalement ralentir après avoir atteint des taux élevés ces dernières années, tandis que de grandes incertitudes entourent les perspectives.

L’activité économique a ralenti au second semestre de l’an dernier, la croissance du commerce mondial ayant fléchi, des incertitudes ayant érodé la confiance et la production dans certains États membres ayant pâti de facteurs nationaux temporaires, tels que des arrêts de production dans le secteur automobile, des tensions sociales et des incertitudes en matière de politique budgétaire. Le taux de croissance du PIB aurait par conséquent reculé pour s’établir, dans la zone euro comme dans l’ensemble de l’Union européenne, à 1,9% en 2018, contre 2,4% en 2017 (prévisions d’automne : 2,1% pour l’UE à 28 et pour la zone euro).

La dynamique économique est restée atone en ce début d’année, mais les fondamentaux restent solides. La croissance va se poursuivre, mais de manière moins soutenue. L’économie européenne devrait continuer de bénéficier d’une amélioration de la situation du marché du travail, de conditions de financement favorables et d’une orientation légèrement expansionniste des politiques budgétaires. Pour la zone euro, les prévisions annoncent à présent une croissance du PIB de 1,3% en 2019 et de 1,6% en 2020 (prévisions d’automne : 1,9% en 2019 et 1,7% en 2020) Les prévisions de croissance du PIB de l’UE ont également été revues à la baisse, à 1,5% pour 2019 et 1,7% pour 2020 (prévisions d’automne : 1,9% en 2019 et 1,8% en 2020).

Parmi les grands États membres, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas ont fait l’objet d’un abaissement marqué des prévisions de croissance pour 2019 (la croissance de la France est révisée à 1,3% pour 2019 et à 1,5% pour 2020). De nombreux États membres continuent de bénéficier d’une demande intérieure robuste, soutenue également par les fonds de l’UE.

Un niveau élevé d’incertitude pèse toutefois sur les perspectives économiques, les projections étant entourées d’aléas baissiers. Les tensions commerciales, qui pesaient sur le climat économique depuis quelque temps, se sont un peu apaisées mais restent un sujet de préoccupation. Le ralentissement de l’économie chinoise pourrait être plus marqué que prévu, tandis que les marchés financiers mondiaux et de nombreux marchés émergents sont à la merci de brusques changements des anticipations de croissance et de l’attitude à l’égard du risque. Pour l’UE, le processus du Brexit demeure une source d’incertitude.

Compte tenu du processus de retrait du Royaume-Uni de l’UE, les projections pour 2019 et 2020 reposent sur l’hypothèse purement technique d’un maintien du statu quo dans les relations commerciales entre l’Union post-Brexit et le Royaume-Uni. Il s’agit là d’une hypothèse servant uniquement à l’élaboration des prévisions et sans influence aucune sur le processus en cours dans le cadre de l’article 50.

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