La crise financière 12 ans après : cinq leçons pour les investisseurs. Face à la progression rapide de l’épidémie, les marchés les plus instables prennent d’ores et déjà des décisions irrationnelles. De nombreuses transactions se retrouvent ainsi dans l’incertitude. Cependant, les résultats de l’enquête du cabinet Willis Towers Watson suggèrent que l’activité en matière de fusions et acquisitions ne devrait pas non plus être totalement à l’arrêt, la réduction des cours des actions et le grand nombre d’organisations cherchant à se restructurer étant voués à créer de nouvelles opportunités. En outre, les entreprises devront toutes trouver des solutions innovantes afin de récupérer des parts de marché.
Bien que le contexte économique soit différent en de nombreux points de celui d’il y a douze ans, cinq enseignements paraissent aujourd’hui plus pertinents que jamais pour les dirigeants cherchant à traverser cette crise, explique Willis Towers Watson :
- Focus sur le personnel
« Les stratégies des entreprises sont mises en œuvre par leur personnel. Les crises précédentes ont ainsi montré que la prospérité est promise aux organisations capables de faire en sorte que leurs équipes restent calmes et concentrées, évitent de se jeter trop rapidement sur des opportunités trop belles pour être vraies, tout en agissant rapidement le cas échéant. Tout ceci est encore plus vrai aujourd’hui, à l’heure où les conséquences concrètes de la crise sanitaire nous affectent tous personnellement, bien au-delà de l’aspect financier. Les organisations leaders seront alors celles qui mettront clairement et immédiatement l’accent sur la protection et le soutien de leur personnel, y compris leurs équipes chargées des transactions. »
- Tirer parti de l’adversité
« Dans le contexte de crise actuel, une vague d’actifs dépréciés et plus abordables devraient bientôt être mis sur le marché. La seule solution éprouvée pour faire de ce contexte d’adversité une opportunité est de les analyser en amont et de façon réfléchie. Quelle que soit la période, la bonne exécution des investissements stratégiques nécessite du sang froid. Les acquéreurs doivent notamment faire preuve de discipline en matière de coûts et de prudence sur le plan financier, et repérer les opportunités offrant des rendements fiables dans des délais raisonnables. »
- Ne pas sacrifier le long terme sur l’autel du court terme
« Au cours de la récession de 2007-2009, les sociétés ont privilégié les efforts à court terme aux dépens des initiatives à plus long terme, faisant ainsi preuve de davantage de réactivité que de proactivité. Bien que le court terme soit essentiel à la viabilité de toute entreprise, c’est en restant concentrées sur leurs investissements stratégiques à long terme qu’elles pourront s’assurer de profiter d’une réussite durable une fois la crise terminée. »
- Les fusions et acquisitions s’étireront dans le temps et deviendront plus imprévisibles
« En 2008, le resserrement des conditions de crédit, l’effondrement des marchés boursiers et la crise financière internationale ont nui à la capacité des entreprises à réaliser des transactions, mettant ainsi fin à cinq années de croissance constante.
Aujourd’hui, 12 ans plus tard, ces opérations sont tout aussi complexes à réaliser : les acquéreurs travaillent de chez eux, les visites de sites se sont réduites, les réunions entre dirigeants et experts se font en ligne, il est plus difficile d’obtenir un financement par emprunt, et les processus de validation sont allongés, les organismes gouvernementaux et de réglementation devant gérer l’impact du COVID-19.
Dans ce contexte, les salles de données virtuelles, visioconférences et autres technologies existantes peuvent aisément être utilisées pour faciliter le processus de due diligence. Pour gérer l’évolution de la situation et ses conséquences sur les fusions et acquisitions, les différentes parties prenantes devront donc faire preuve de davantage d’agilité et de créativité pour pouvoir saisir des opportunités. »
- Revoir les plans de mise en œuvre et les objectifs des synergies
« Les transactions réalisées au premier trimestre 2020 devront être réexaminées par rapport aux conditions actuelles, et les modèles de synergies devront être réévalués pour les prochaines opérations. Cette réévaluation devra tenir compte des conditions du marché, mais aussi de risques plus globaux pour les marques et leurs réputations – notamment en cas de restructuration d’effectifs, ou face à la possibilité pour les organisations de se voir accusées de profiter de la crise sanitaire mondiale. »
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