OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Surenchère de Vivendi sur Gameloft, offre concurrente d’ICE sur le London Stock Exchange, contre-offre de Conforama sur Darty, nombreux changements de tours de table (Accor, Elior, Foncière Paris Nord) : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.
Les nouvelles offres
En France
Gameloft : Vivendi surenchérit de 20% sur son offre. Le groupe qui réunit plusieurs entreprises leaders dans les contenus et les médias a décidé de relever son prix à 7,20 € par action contre un prix initial de 6 €, le 18 février dernier. Ce qui fait ressortir une prime de 31,4% sur le dernier cours avant la première offre (5,48 €) et de 80,4 % sur le cours du 14 octobre 2015 (3,99 €), avant l’annonce de l’entrée de Vivendi au capital. Il reste néanmoins en retrait de 12,2% sur son plus haut atteint fin décembre 2013. Il valorise désormais Gameloft 615 millions d’euros. De son côté, le groupe familial Guillemot, qui avait franchi récemment le seuil de 20% du capital de Gameloft, détient désormais 21,23% du capital et 29,26% des droits de vote. Enfin, pour être complet, Vivendi a franchi le seuil des 15% d’Ubisoft et détient 15,66%.
A l’étranger
IntercontinentalExchange (ICE) envisage une offre sur le LSE. « Aucune approche n’a été présentée et aucune décision n’a encore été prise quant à l’opportunité de poursuivre une telle offre », tient à préciser ICE. « Il ne peut y avoir aucune certitude qu’une offre sera déposée ». Une semaine auparavant, les conseils d’administration de Deutsche Börse et du LSE ont confirmé des discussions avancées sur une éventuelle fusion entre égaux des deux entreprises de marché. Selon les termes de l’éventuelle fusion, les actionnaires de Deutsche Börse recevraient une action nouvelle du holding de contrôle en échange de chaque action Deutsche Börse et ceux de LSE recevraient 0,4421 nouvelle action en échange de chaque part du LSE.
Darty confirme avoir reçu une contre-offre de Conforama. La messe n’est peut-être pas encore dite entre la Fnac, distributeur de produits culturels et d’équipement de la maison, et le distributeur d’électroménager et d’électronique grand public français coté à Londres. Mercredi matin, Darty a ainsi confirmé avoir reçu une « offre conditionnelle » de la part de Conforama, membre du groupe Steinhoff International Holdings NV, pour acquérir Darty à 125 pence par action. Cette offre pourrait bien changer la donne, car elle est tout en cash, à la différence de celle de la Fnac (1 action nouvelle Fnac pour 37 Darty détenues, avec une alternative partielle en numéraire).
Changements de tours de table
AccorHos : Jin Jiang pointe à plus de 10%. Le groupe hôtelier chinois a franchi, via deux de ses filiales, Rubyrock Capital et Golden Apple Capital, le seuil de 10% et détient désormais 11,70% du capital et 10,21% des droits de vote du groupe français. Jin Jiang n’exclut pas d’acquérir d’autres actions selon les conditions du marché, mais n’envisage pas de prendre le contrôle d’AccorHotels. Par ailleurs, le groupe chinois n’exclut pas non plus de demander la nomination d’un ou plusieurs représentants au conseil d’administration et de participer à la définition de la stratégie de la société.
Elior Group : la Caisse du Québec prend une participation de 6,5%. Suivant cette transaction, la Caisse de dépôt et placement du Québec sera représentée au conseil d’administration de ce leader des services de restauration. « A titre d’investisseur de long terme, nous cherchons des occasions d’appuyer des entreprises qui œuvrent dans des secteurs résilients aux cycles économiques et qui procurent, dans la durée, des rendements intéressants pour nos déposants. Notre investissement dans Elior Group est bien aligné avec cette stratégie », affirme Andreas Beroutsos, premier vice-président, Placements privés et infrastructures de la CDPQ.
Foncière Paris Nord : Crios Properties se rapproche des 30%. Suite à l’exercice de bons de souscription d’actions (BSA), cette société de droit luxembourgeois (anciennement dénommée Ott Properties et contrôlée par M. Jean-François Ott) a franchi en hausse, le 2 mars 2016, le seuil de 25% pour détenir 28,14% du capital de Foncière Paris Nord. Crios Properties envisage de poursuivre ses acquisitions en fonction des opportunités du marché, mais sans prendre le contrôle de la société ni la majorité au conseil d’administration.
Cegereal : le concert Northwood repasse sous les 90%. A la clôture de l’OPA simplifiée au prix unitaire de 35,65 €, le concert contrôlait 98,4% du capital et des droits de vote de cette société qui détient un portefeuille de bureaux au sein du Grand Paris d’une surface totale de 125.000 m². Suite à la cession hors marché par les sociétés NW. CGR 4 et NW. CGR 5, qui ont chacune franchi en baisse les seuils de 15%, le concert Northwood détient désormais 88,45% du capital.
Sortie de cote
La Compagnie Agricole de la Crau a quitté la Bourse. A la clôture de l’offre, au prix unitaire de 29 €, Sabeton détenait 98,44% du capital et au moins 98,84% des droits de vote. Les actions de la Compagnie Agricole de la Crau ont été radiées d’Euronext Paris, le 4 mars 2016, date à laquelle, les actions non présentées à l’OPR par les actionnaires minoritaires ont été transférées à l’initiateur de l’offre.
La déclaration
Fusions & acquisitions : « les fondamentaux n’ont pas changé ». « Les grandes entreprises ont dû mal à croître de façon organique dans un environnement où l’inflation est basse et où les prix diminuent. Elles ont déjà beaucoup réduit leurs coûts depuis la crise. Les fusions-acquisitions sont, dans ce contexte, un outil efficace pour soutenir la croissance, optimiser les coûts et, in fine, doper la rentabilité », explique Kenneth Jacobs, PDG de Lazard depuis 2009, dans un grand entretien au journal Les Echos. « Et cela ne va pas s’arrêter à court terme. Cela étant, les fusions-acquisitions sont une industrie procyclique où la confiance joue un rôle important. La volatilité des marchés n’est jamais une bonne chose ».
Lu sur le Web
OPA : à la recherche des prochaines cibles. « Il est toujours intéressant de détenir en portefeuille des valeurs opéables, explique le site internet du magazine Le Revenu. L’intérêt spéculatif est souvent un puissant catalyseur boursier quand bien même l’offre publique ne se concrétise pas ». « Dans l’univers du pétrole, des groupes comme CGG et Maurel & Prom sont affaiblis par la chute du prix de l’or noir. Ils apparaissent vulnérables à une prise de contrôle extérieure d’autant que leur capitalisation boursière a fondu ». Pour consulter l’article du Revenu : http://www.lerevenu.com/bourse/opa-la-recherche-des-prochaines-cibles
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