OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. OPA en vue sur BPI, offre amicale sur Gategroup, retrait de la proposition sur Premier Foods, sans oublier les OPA en cours (Acropolis, Fimalac, Gameloft), les changements de tour de table (Scor, Fnac, Foncière Paris Nord) et les rumeurs : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.
Les nouvelles offres
A l’étranger
CaixaBank va pouvoir prendre le contrôle de BPI. Une heure avant l’expiration du délai fixé par la BCE, CaixaBank et Santoro, société contrôlée par Isabel dos Santos, fille aînée du président de l’Angola et femme d’affaires la plus riche d’Afrique, sont parvenus à un accord. Le troisième groupe bancaire espagnol devrait donc acquérir le bloc de 18,6% détenu par Santoro dans BPI, lui permettant de porter son contrôle de 44,1% à 62,7%, la filiale angolaise passant sous le contrôle d’Isabel dos Santos. Cette transaction déclenchera le lancement d’une OPA à un prix non encore précisé sur le reste du capital de la quatrième banque portugaise.
Gategroup : HNA Group va lancer une OPA amicale. Le conglomérat chinois va mettre la main sur une ancienne filiale de Swissair, spécialisée dans les services de restauration à bord. L’offre est proposée à 53 francs suisses par action, sans compter le dividende de 0,30 franc qui sera proposé à l’assemblée générale du 14 avril prochain, valorisant Gategroup 1,4 milliard de francs suisses (1,29 milliard d’euros). Ce prix (dividende attaché) fait ressortir une prime de 20,9% sur le cours de clôture du 8 avril 2016 et de 37,8 % sur la moyenne pondérée des cours sur les 60 dernières séances. Gategroup sera exploitée en tant qu’entité autonome de HNA, sous la direction de l’équipe actuelle, et son siège social restera en Suisse, précise HNA.
Les opérations en cours
En France
Acropolis Télécom : l’OPA simplifiée se déroulera du 15 au 28 avril inclus. Foliateam Group, qui détient à ce jour 97,15% du capital, s’engage à acquérir, au prix de 1,03 € par action, la totalité des actions non détenues. Ce prix fait ressortir une prime de 98% par rapport au dernier cours d’Acropolis Télécom avant l’annonce de l’opération, le 9 novembre 2015, et valorise cet opérateur de services cloud, coté sur Alternext, 4,5 millions d’euros. Dès la clôture de l’offre, il sera procédé à la mise en œuvre d’un retrait obligatoire au même prix de 1,03 €.
Fimalac : l’OPA simplifiée sera ouverte du 15 avril au 12 mai inclus. Le holding de Marc Ladreit de Lacharrière s’engage à acquérir au plus 1 700 000 de ses propres actions, soit 6,32% de son capital, au prix unitaire de 101 € (dividende 2015 attaché). Ce prix fait ressortir une prime de 24,7% par rapport au cours de clôture du 14 mars 2016. Par rapport à l’actif net réévalué, le prix offert fait ressortir une prime de 3,9% en appliquant une décote de holding de 20% (+0,8% avec une décote de 17,5%) et une décote de -2,2% en retenant une décote de holding de 15%. Marc Ladreit de Lacharrière et les membres de sa famille, qui détiennent 87,10% du capital, ont fait part de leur intention de ne pas apporter leurs titres à l’offre.
Gameloft : la note en réponse à l’OPA de Vivendi a été déposée. Dans ce document de 27 pages, la décision du conseil d’administration est reproduite sans aucun ménagement pour l’initiateur. Extraits : « L’offre initiée par Vivendi ne présente aucun intérêt stratégique pour Gameloft ; le rapprochement envisagé n’est pas de nature à créer des synergies substantielles pour les actionnaires de Gameloft ni à accélérer le projet industriel de la Société ; le prix de 7,20 euros par action proposé par Vivendi sous-évalue la valeur intrinsèque de la Société ». En conclusion, « le conseil d’administration, à l’unanimité, considère que l’offre n’est pas conforme aux intérêts de la Société, de ses actionnaires et de ses salariés et recommande aux actionnaires de ne pas apporter leurs titres ».
A l’étranger
Premier Foods : McCormick Foods jette l’éponge. Après avoir mené ses « due diligences » (audit d’acquisition), le producteur américain d’épices a décidé de retirer son offre d’acquisition sur le groupe alimentaire britannique, en estimant qu’il ne pouvait aller au-delà du prix jugé nécessaire (1,5 milliard de livres). Résultat, à la Bourse de Londres, l’action Premier Foods s’écroulait de 25% en cours de séance, à 42,50 pence. Premier Foods prend acte de cette décision, tout en affirmant que, en tant que groupe indépendant, « les bases d’une croissance solide et d’une création de valeur pour les actionnaires ont été posées ».
Changement de tours de table
Scor : Covéa monte dans le capital. Le leader de l’assureur dommages en France, avec ses marques MAAF, MMA et GMF, a acquis 5,64% du capital de Scor, portant ainsi sa participation à 7,67% (représentant 7,94% des droits de vote). Covéa, actionnaire du 1er réassureur français depuis 2003, souligne que « cet investissement est celui d’un actionnaire de long terme, soucieux de la pleine indépendance et de la totale autonomie opérationnelle de Scor ». Ainsi, au cours des trois prochaines années, Covéa ne dépassera pas le seuil de 10% du capital, sauf évolution significative de la stratégie ou de la structure actionnariale susceptible de porter préjudice à ses intérêts, ou changement des instances de gouvernance de Scor.
Vivendi prend un ticket dans la Fnac. Dans le cadre d’un partenariat stratégique, le groupe de médias et de contenus s’est engagé à souscrire à une augmentation de capital réservée d’un montant de 159 millions d’euros à un prix de 54 euros par action (soit le cours de clôture de Fnac le 8 avril dernier). A l’issue de l’augmentation de capital, Vivendi détiendra environ 15 % du capital et des droits de vote de Fnac. La réalisation de l’augmentation de capital réservée reste soumise au vote des actionnaires du Groupe Fnac lors de leur prochaine assemblée générale. Dans le cadre de cette prise de participation, Fnac s’est engagé à proposer la nomination de deux administrateurs représentant Vivendi au conseil d’administration de Fnac.
Foncière Paris Nord : Alain Duménil pointe à 29,2%. Par suite d’un remboursement d’obligations remboursables en actions (ORA), l’homme d’affaires a franchi en hausse, directement et par l’intermédiaire des sociétés Foncière 7 Investissement et Fipp qu’il contrôle, le seuil de 25% pour détenir 29,22% du capital et des droits de vote. A ce jour, l’acquéreur n’envisage pas d’acquérir le contrôle de la société, mais de poursuivre les demandes de remboursement de ses ORA et les exercices de ses bons de souscription d’action. Il n’a pas non plus de projet de fusion, de réorganisation, de liquidation ou de transfert d’une partie substantielle des actifs de Foncière Paris Nord ou de toute personne qu’elle contrôle.
Bruits de marché
Medivation très entourée cette semaine sur le Nasdaq. L’action de cette biotech américaine spécialisée dans l’immuno-oncologie gagne 13,1%, à 51,17 dollars, soit une hausse de 67,4% depuis le début de l’année, portant sa capitalisation à 8,4 milliards de dollars. Selon une information de l’agence Bloomberg, Medivation a rejeté récemment une proposition de Sanofi en vue d’une prise de contrôle. Et d’ajouter que le groupe français n’avait pas exclu de lancer une offre hostile sur ce laboratoire. Un porte-parole de Sanofi s’est refusé à tout commentaire sur cette opération, mais un rachat est jugé crédible par nombre d’analystes.
L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un excellent week-end et vous remercie de votre fidélité.
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