OPA amicales sur Alleghany (assurances) et Anaplan (solutions SaaS), rachat d’une part des minoritaires de Metrovacesa (promotion immobilière), rejet d’une proposition d’achat (Nielsen Holdings) et d’une scission (Toshiba) : malgré la guerre en Ukraine, les opérations se sont succédé à l’étranger. En France, le marché s’impatiente sur le dossier SMTPC.
Les nouveautés
Alleghany : OPA amicale de Berkshire Hathaway. La société d’investissement de Warren Buffett et de Charlie Munger a conclu un accord définitif et va pouvoir acquérir cette société holding d’assurances (Transatlantic Holdings, RSUI Group, CapSpecialty) pour un montant de 11,6 milliards d’euros. Pour chaque action Alleghany, Berkshire Hathaway offre 848,02 $, reflétant une prime de 25,5% sur le dernier cours coté à la Bourse de New York avant l’annonce et une prime de 29% sur la moyenne des trente dernières séances. Ce prix d’acquisition représente également un multiple de 1,26 fois la valeur comptable d’Alleghany au 31 décembre 2021. La transaction, approuvée à l’unanimité par les deux conseils d’administration, devrait être finalisée au quatrième trimestre 2022, sous réserve des conditions habituelles.
Anaplan : OPA de Thoma Bravo. À la suite d’un accord définitif entre les deux entreprises, cet acteur américain du capital-investissement, spécialisé dans les secteurs des logiciels et des services technologiques, va pouvoir acquérir cet éditeur de solutions de planification de gestion pour un montant de 10,7 milliards de dollars. Pour chaque action Anaplan, Thoma Bravo offre 66 $ par action, faisant ressortir une prime de 30,5% sur le dernier cours coté sur le NYSE avant l’annonce et une prime de 46% sur la moyenne pondérée des cinq dernières séances. La transaction, approuvée à l’unanimité par le conseil d’administration d’Anaplan, devrait être finalisée au premier semestre 2022.
FCC lance une OPA sur 24% du capital de Metrovacesa. Le groupe espagnol Fomento de Construcciones y Contratas (FCC), spécialisé dans la construction et les services urbains, contrôlé par l’homme d’affaires Carlos Slim, a déposé un projet d’OPA auprès de la CNMV en vue d’acquérir un bloc de 24% de ce promoteur immobilier. FCC propose d’acquérir chaque action Metrovacesa au prix de 7,80 €, soit une prime de 19,6% sur le dernier cours avant l’annonce, ce qui valorise ce bloc 284 millions d’euros. Cette opération permettrait à FCC de porter sa participation de 5,4% à 29,4% dans Metrovacesa, dont les principaux actionnaires sont Santander (49,36%) et BBVA (20,85%).
Nielsen Holdings rejette la proposition d’achat d’un consortium. Le conseil d’administration de ce groupe américain, spécialisé dans les prestations de marketing, a décidé de repousser la proposition non sollicitée d’un consortium de sociétés de capital-investissement, incluant Elliott Management, qui valorisait Nielsen Holdings à 25,40 $ par action. Sur la base d’un examen approfondi, les administrateurs ont estimé à l’unanimité que « l’offre du consortium sous-évalue considérablement la société et ne rémunère pas adéquatement les actionnaires pour les perspectives de croissance de Nielsen ». Sur la semaine, l’action Nielsen abandonne 8,8% à 22,28 $.
Toshiba : le plan de scission est rejeté. Lors de l’assemblée générale extraordinaire, qui s’est tenue jeudi 24 mars 2022, les actionnaires du conglomérat japonais (systèmes industriels, semi-conducteurs, produits numériques et de stockage, etc.) ont voté contre le plan de scission. Les actionnaires ont également rejeté une proposition distincte de l’actionnaire 3D Investment Partners, visant à envisager d’autres options. « Toshiba accepte l’opinion des actionnaires exprimée lors de l’assemblée et fera tout son possible pour établir la confiance avec les actionnaires et reconsidérer ses options stratégiques afin d’améliorer continuellement la valeur de l’entreprise », a déclaré la société.
Les opérations en cours
Musée Grévin : l’OPR se termine jeudi 31 mars 2022. La Compagnie des Alpes (CDA), qui détient déjà au moins 95,9% du capital, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 66 €. Ce prix fait ressortir une prime de 24,5% sur le dernier cours coté au 31 janvier 2022 et une prime de 29,7% sur la moyenne des 3 derniers mois avant cette date. Ce qui valorise l’entreprise, cotée sur le compartiment C d’Euronext Paris, 33 millions d’euros. Dans la mesure où les conditions sont d’ores et déjà remplies, la mise en œuvre d’un retrait obligatoire sera demandée.
Lagardère : le projet de note en réponse à l’OPA a été déposé. Il contient notamment le rapport établi par le cabinet Eight Advisory, mandaté par le conseil d’administration en qualité d’expert indépendant. Pour rappel, Vivendi, qui détient à ce jour 45,13% du capital et 37,10% des droits de vote, s’engage, à titre principal, à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 25,50 € (dividende attaché) et, à titre subsidiaire, à offrir aux actionnaires de recevoir pour chaque action présentée (et conservée jusqu’à la date de clôture de l’OPA) un droit de la céder au prix unitaire de 24,10 € jusqu’au 15 décembre 2023 inclus. Le prix offert dans le cadre de l’offre principale (25,50 € par action, droits à distribution attachés) extériorise une prime de 30,8% par rapport au cours du 15 septembre 2021. Vivendi n’a pas l’intention de demander un retrait obligatoire.
A savoir
Engie a cédé avec succès 9% du capital de GTT. Le groupe énergétique français a finalisé la cession de 3.330.000 actions de Gaztransport & Technigaz (GTT) au prix de 90 € par action et a ainsi levé 299,7 millions d’euros dans le cadre d’un placement privé auprès d’investisseurs institutionnels. A la suite d’une forte sursouscription, Engie a décidé d’augmenter la cession à hauteur de 3,33 millions d’actions représentant environ 9% du capital de GTT. En cas d’échange de l’intégralité des obligations échangeables en actions ordinaires GTT émises par Engie en juin 2021, la participation d’Engie sera réduite à environ 11%. Le produit de l’opération sera utilisé pour les besoins généraux de l’activité d’Engie et pour financer la croissance future.
Tunnel Prado Carénage : le marché s’impatiente. Plus de 3 mois après le dépôt d’un projet d’OPA simplifiée de la part de Vinci Concessions et d’Eiffage, l’AMF n’a toujours pas donné son visa. Des voix s’élèvent chez les minoritaires pour réclamer un relèvement de prix, déjà porté de 23 € à 27 €. Selon Quirites, société d’investissement de la famille de Pascal Quiry, par ailleurs professeur de finance à HEC, ce prix « est encore largement inférieur à la valeur intrinsèque de l’action SMTPC », estimée « entre 37,5 € et 40 € ». La société, qui détient 1,95% du capital, n’entend donc pas apporter ses titres. Et d’ajouter : « Quirites et les actionnaires qui partagent son avis jouiront donc tranquillement d’une action dont la rentabilité annuelle attendue est de 9% pour un niveau particulièrement faible de risque du fait de son secteur (infrastructures), avec un dividende annuel qui assure un rendement de 7% jusqu’en 2033 par rapport au prix de l’offre de 27 € ».
L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end à l’heure d’été et vous remercie de votre fidélité.
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