Relèvement envisagé du prix de l’OPA de Vivendi sur Lagardère, projet d’absorption d’IGE+XAO par Schneider Electric, report de l’OPA simplifiée sur Itesoft, abandon de l’offre de Lockheed Martin sur Aerojet Rocketdyne et des spéculations (Novacyt, Audioboom, Splunk). Tout ce qu’il faut savoir.
Les nouveautés
Sur Euronext Paris
Vivendi prêt à relever le prix de son OPA sur Lagardère. Le géant des médias, qui contrôle déjà 45% du capital, envisage de garantir le prix de 24,10 € offert dans le cadre de l’OPA jusqu’au 15 décembre 2023 et d’augmenter le prix de son OPA à 25,50 € par action (dividende 2021 attaché) pour les actionnaires souhaitant vendre immédiatement leurs titres. Pour autant que Vivendi atteigne la majorité du capital de Lagardère dans le cadre de l’offre, les actionnaires pourront ainsi vendre les actions non apportées à l’OPA au prix de 24,10 €, jusqu’au 15 décembre 2023. La décision de Vivendi sera prise par son directoire et rendue publique le 21 février, date également envisagée pour son dépôt. L’AMF aura bien sûr son mot à dire. Lagardère termine à 25,30 €, en hausse de 4,8%.
Schneider Electric va absorber IGE+XAO, sa filiale à 83,93%. Cette opération marque l’aboutissement du rapprochement et fait suite à l’OPA simplifiée initiée par Schneider Electric Industries en novembre 2021. Le rapport d’échange proposé pour la fusion s’établit à 5 actions Schneider Electric pour 3 actions IGE+XAO et a été déterminé sur la base des comptes sociaux et consolidés des deux sociétés au 31 décembre 2021 (avec un versement en espèces pour la fraction formant rompu). Dans le cadre de la fusion, Schneider Electric sollicitera auprès de l’AMF une décision de non-lieu à la mise en œuvre d’une OPR. Par ailleurs, la fusion sera soumise à l’approbation des assemblées générales d’IGE+XAO et de Schneider Electric qui se tiendront respectivement les 4 et 5 mai 2022.
Itesoft : le projet d’OPA simplifiée est reporté. Le concert, formé par CDML, SF2I et des actionnaires historiques et des membres du comité de direction d’Itesoft, a décidé de reporter le lancement de son projet d’offre publique au prix de 4 € par action après la publication par la société des résultats de l’exercice clos le 31 décembre 2021. Ce report est destiné à permettre la prise en compte de ces résultats par l’expert indépendant nommé en vue d’apprécier le caractère équitable des conditions de l’offre. Pour mémoire, le prix de 4 € fait ressortir une prime de 18,3% sur le dernier cours coté avant l’annonce et valorise cette société spécialisée dans les logiciels de dématérialisation de documents et d’automatisation de ces derniers près de 25 millions d’euros.
Sur les autres marchés
Lockheed Martin met fin à l’accord d’acquisition d’Aerojet Rocketdyne. Cette décision fait suite au procès intenté par la Federal Trade Commission (FTC) à la fin du mois dernier visant à obtenir une injonction préliminaire pour bloquer l’opération. Fin décembre 2020, à la suite d’un accord définitif, Lockheed Martin avait annoncé son intention d’acquérir le fabricant américain de moteurs de fusée pour une valeur d’entreprise de 4,4 milliards de dollars. Pour chaque action Aerojet Rocketdyne, Lockheed Martin offrait 51 $, soit une prime de 33,1% sur le dernier cours coté avant l’annonce.
Les opérations en cours
LV Group : l’OPR est ouverte jusqu’au 2 mars 2022. LVMH qui détient de concert 99,99% du capital de ce holding de contrôle (Louis Vuitton, Berluti, Celine, Kenzo, Givenchy, etc.), s’engage à acquérir les 2.652 actions non détenues au prix de 10.000 € par action. Ce prix fait ressortir une prime – par transparence – de 17% sur le dernier cours coté de LVMH, le 14 décembre 2021, et une prime de 21% sur la moyenne des 60 dernières séances avant cette date. L’opération s’inscrit dans le cadre d’une démarche de simplification juridique du groupe LVMH visant en particulier à réduire le nombre de holdings intermédiaires. L’offre créerait ainsi la possibilité de procéder à une fusion simplifiée entre LV Group et LVMH à l’issue du retrait obligatoire.
Envea : l’OPA simplifiée va pouvoir démarrer. L’AMF a examiné en effet le projet d’offre publique et l’a déclaré conforme, cette décision emportant visa sous le n° 22-034. Pour rappel, Envea Global (The Carlyle Group), qui détient 84,1% du capital de l’ex-Environnement SA, spécialisée en instrumentation de contrôle de l’environnement, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 175 €. Ce prix fait ressortir une prime de 25% par rapport au cours de clôture du 15 décembre 2021 sur Euronext Growth et une prime de 35,3% par rapport à la moyenne pondérée des cours sur les 60 dernières séances. Si les conditions sont remplies à l’issue de l’offre, Envea Global a l’intention de mettre en œuvre un retrait obligatoire.
AMD a finalisé l’acquisition de Xilinx. La transaction, initialement annoncée le 27 octobre 2020, permettra au groupe américain de semi-conducteurs de renforcer sa position dans le secteur en croissance des data centers. Et ce, à un moment où Nvidia vient de son côté d’abandonner l’acquisition d’Arm face aux obstacles antitrust. Pour rappel, selon les termes de l’accord, les actionnaires de Xilinx recevront 1,7234 action AMD pour chaque action Xilinx apportée, représentant à l’époque 143 $ par action Xilinx (laquelle cote 194,92 $). Après la clôture, les actionnaires d’AMD détiendront 74% du nouvel ensemble sur une base entièrement diluée, tandis que ceux de Xilinx détiendront 26%.
Les résultats
SQLI : l’OPA rouverte ne fait pas le plein. A l’issue de son offre au prix de 31 € par action, close le 15 février 2022, Synsion BidCo, société contrôlée par DBAY Advisors, a porté son contrôle de 65,30% à 66,63% du capital de cette agence digitale spécialisée dans le e-commerce. DBAY Advisors ne pourra donc pas mettre en œuvre un retrait obligatoire.
Tours de table
Novacyt très recherchée sur Euronext Growth. Mardi 15 février, l’action du spécialiste des produits de diagnostic utilisés en oncologie, microbiologie, hématologie et sérologie a bondi de 25,9%, à 2,56 €, portant sa capitalisation à 181 millions d’euros. Biosynex, son concurrent spécialisé dans le diagnostic in vitro, l’a informé qu’il détenait 2.119.627 actions, représentant 3% du capital de Novacyt.
Bruits de marché
Audioboom également très recherchée à la Bourse de Londres. L’action de la plateforme de distribution audio et de podcasting à la demande a gagné lundi 14 février 9,4%, à 1.925 pence, portant sa plus-value à 461% sur un an. Selon Sky News, les deux géants du numérique, Amazon et le suédois Spotify, envisageraient de faire une offre sur Audioboom qui a vu ses revenus et son cours grimper durant la pandémie.
Splunk joue les montagnes russes sur le Nasdaq. Le groupe basé à San Francisco, qui développe des logiciels de recherche, de suivi et d’analyse de données, aurait été approché par Cisco en vue d’une offre de rachat, selon les informations du Wall Street Journal. Cette offre aurait été proposé récemment, mais les entreprises ne sont pas actuellement en pourparlers actifs, tient toutefois à préciser le quotidien. Lundi 14 février, l’action a bondi de 9,1%, à 124,97 $, portant sa capitalisation à 18,2 milliards de dollars, avant de perdre l’essentiel de ses gains au cours des séances suivantes.
A lire sur le Web
OPA : le débat sur l’équité du prix d’offre est relancé. « Envea, Groupe Open, Devoteam… Les offres publiques d’achat en deux temps, avec un second prix plus élevé que le premier, se multiplient », constate Les Echos. « Les investisseurs les plus avisés attendent le second tour, mais les moins perspicaces apportent leurs titres dès le premier. Créant ainsi, aux yeux de certains, une inégalité de traitement entre les actionnaires ». Ce qui relance le débat sur l’expertise indépendante. Pour lire l’article : Les Echos.
Retraits de la cote : visez les prochains candidats. L’an dernier, pas moins de 25 sociétés et non des moindres comme Iliad, Natixis ou Devoteam, ont été retirées du marché d’Euronext Paris, observe Le Revenu. Outre un environnement règlementaire incitatif (avec l’abaissement du seuil de 95% à 90% pour initier un retrait obligatoire), ces opérations sont stimulées par des contraintes accrues de communication financière et boursière et par des coûts de cotation jugés dissuasifs. Dans ce contexte favorable à ce type d’opérations, la rédaction du Revenu a identifié plusieurs candidats potentiels à un retrait de la cote à plus ou moins brève échéance. Pour lire l’article : Lerevenu.com
L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end d’évasion et vous remercie de votre fidélité.
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