Darty : Conforama/Steinhoff jette l’éponge et laisse la victoire à la Fnac. Mercredi matin, le conseil d’administration de Conforama, filiale du groupe sud-africain Steinhoff, a confirmé qu’il ne relèvera pas son offre (la troisième) de 160 pence par action, qui valorisait Darty 1,09 milliard d’euros. « Notre conseil d’administration indépendant et notre direction avait en tête une valorisation claire de la société Darty », analyse Alexander Nodale, directeur général de Conforama. Ajoutant : au prix de 160 pence, « la société Darty aurait représenté un bon complément pour le groupe Steinhoff », « mais à un prix plus élevé, cela ne créerait plus suffisamment de valeur pour les actionnaires, salariés et parties prenantes de Steinhoff ».
En conséquence, Conforama laisse le champ libre à la Fnac pour prendre le contrôle de l’enseigne d’électroménager sous pavillon britannique. La veille, Fnac avait relevé pour la troisième fois son offre, en la portant à 170 pence, valorisant Darty 914 millions de livres (1,175 milliard d’euros), et en la présentant comme une ultime proposition. Au final, le prix de l’action Darty est ainsi passé en une semaine de 125 à 170 pence, soit un renchérissement de 36%. Mieux, ce prix fait ressortir une prime de 48% sur la valeur de l’offre initiale d’environ 115 pence. Cette offre comprendra également une alternative partielle en titres, à raison de 1 action nouvelle Fnac pour 25 actions Darty apportées. Mardi soir, Fnac annonçait détenir ou avoir reçu des engagements irrévocables, représentant environ 51,84% du capital émis de Darty.
Toute la question est de savoir maintenant si la Fnac n’a pas péché par gourmandise, en offrant un prix de ce niveau. Au départ, Fnac avait avancé des synergies (avant impôts) d’au moins 85 millions d’euros par an, portées ensuite à 130 millions d’euros. En attendant, la Fnac a notifié dès le 17 février 2016 son projet d’acquisition à l’Autorité de la concurrence. Dans le cadre de l’examen du dossier, et à la suite d’une première consultation des acteurs du marché, l’Autorité ouvre une phase d’examen approfondi (phase 2). Rappelons que l’ouverture d’une phase 2 ne préjuge pas de l’existence d’éventuelles atteintes à la concurrence posées par l’opération.
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